Sophie Divry en résidence d’écriture à Brive
Sophie Divry était en résidence d’écriture à Brive en mai 2019. Elle y écrivait les premières lignes de son 7e livre, « un truc délirant et fantaisiste », qui fait suite au plus éprouvant Trois fois la fin du monde. Elle a également animé deux ateliers d’écriture et fait une rencontre publique à la médiathèque.
Auteur de six romans et essai, Sophie Divry a publié son premier ouvrage en 2010, La cote 400 (Les Allusifs) et, fort d’un beau succès, ce dernier fut traduit en anglais, italien, suédois, catalan et castillan. Elle rejoint alors les éditions Noir sur Blanc où seront publiés ses livres suivant : Journal d’un recommencement en 2013, La Condition pavillonnaire en 2014, Quand le diable sortit de la salle de bain en 2015, Rouvrir le roman en 2017 et Trois fois la fin du monde en août 2018. Deux d’entre eux ont été adaptés au cinéma ou à la télévision et La condition pavillonnaire a reçu la mention spéciale du Prix Wepler tandis que Quand le diable sortit de la salle de bain était en lice pour le Prix Médicis en 2015.
« Avec Trois fois la fin du monde, j’avais la volonté de faire quelque chose d’ambitieux, Quand ça touche la fin du monde, c’est sérieux, lourd à porter. Il y a quand même 45 pages de prison qui s’ouvrent sur quelqu’un de seul dans la nature à moitié fou… Ça use le mental! » Elle en est sortie tendue, fatiguée.
Pour son nouveau projet, elle s’est lancée dans un « truc délirant, fantaisiste », propice à l’amusement créatif, à l’invention de mots. Elle a attendu d’être à Brive pour écrire les premières lignes, s’imposant à dessein cette frustration, pour mieux libérer la plume ensuite, lâcher la bride de son imagination fertile. Elle a profité des semaines précédant sa venue pour finir tout le travail de documentation, passer les coups de fils nécessaires, tout ce qui relève de la « dispersion » pour pouvoir se « recroqueviller dans son délire créatif » une fois à Brive. Sur son nouveau livre, elle n’en dira pas plus. Elle tait les détails comme on tait le nom d’un bébé avant sa naissance.
Déjà venue en résidence d’écriture en 2013, Sophie Divry garde de cette première expérience « un souvenir éblouissant. À l’époque, elle n’avait pas encore publié son deuxième roman. Elle était là pour écrire La condition pavillonnaire. « Je n’étais personne, juste un auteur de premier roman » mais Brive a su repérer le talent à l’œuvre qui a de fait éclos aujourd’hui alors qu’elle est entrée dans la cour des très grands.
« À Brive, on est bien installé », poursuit-elle, « il y a un jardin. Et, plus qu’un bureau adossé à un mur, il y a une vraie pièce pour la création. Le lieu est chargé positivement. Cela fait que dès mon arrivée, je peux me mettre au travail. C’est d’une efficacité terrible ! »
D’autant que le temps des résidences est libéré des soucis du quotidien. « C’est une bulle confortable où plus rien ne fait obstacle au quotidien. Chez soi, on est pris par des sollicitations administratives, sociales, matérielles. Et on est juste quelqu’un qui écrit. En résidence, on est reconnu comme écrivain. C’est valorisant. Écrire est difficile. Cela demande un effort, de s’arracher les tripes. C’est important de sentir un retour, un regard bienveillant. »
Aujourd’hui, Sophie Divry revient à Brive avec plus d’assurance. « Depuis 2 ans, je gagne ma vie grâce à ma plume, et j’ai un éditeur derrière moi. Ça rassure mais ça incite aussi à mettre la barre plus haut ».
Crédit photo: Diarmid Courrèges.