Leïla Bouherrafa

Le premier roman de Leïla Bouherrafa est piquant d’humour, grinçant  d’ironie de la racine du prologue à la pointe de l’épilogue. Au cœur de cet ouvrage aux formules percutantes et portraits acérés s’ouvrent plusieurs pages plongeant le lecteur dans le bain de la Foire du livre de Brive! Sous la halle. La jeune auteure n’y a encore jamais mis les pieds. Qu’importe! Elle décrit la manifestation avec malice depuis les consignes de sécurité de l’entrée jusqu’à l’étrangeté de la proximité avec les auteurs sur les stands: « Je me sentais aussi proche de lui que d’un cafard mort dans un évier ». Tout y est ou presque: l’odeur du papier, le brouhaha de la foule, la difficulté de trouver son stand, sa place comme écrivain et… sa dédicace.

C’est le point de départ de ce livre savoureux. Le premier roman de la narratrice part à l’imprimerie, et elle ne sait pas à qui le dédicacer… Souci anecdotique pour un écrivain qui vient de réussir à achever un premier roman ? Pas tant que cela. La jeune femme vit seule, son téléphone ne vibre pas, elle a de plus en plus de mal à aimer sa mère. À qui pourrait-elle dédicacer son livre ? Son éditrice lui donne trois jours pour trouver.
Férocement drôle et émouvant, La dédicace est l’histoire d’une quête sentimentale dans un Paris peuplé de solitudes.

Leïla Bouherrafa a 29 ans. Elle enseigne le français dans une association qui accueille de jeunes réfugiés. La dédicace est son premier roman. Un coup d’essai. Un coup de maître salué par la critique.

La dédicace, Leïla Bouherrafa, Allary éditions, janvier 2019, 278 pages.