Pierre-Jean Rémy

Président de la Foire du livre de Brive 1999

Diplomate et auteur frénétique d’une œuvre protéiforme, Pierre-Jean Rémy est décédé le 27 avril 2010 à l’âge de 73 ans. Romancier et homme pressé, il a publié près de 70 ouvrages aux intrigues touffues et aux multiples rebondissements, tous presque aussi riches que ne l’aura été sa propre vie, d’Angoulême à l’Académie française, la Villa Medicis ou encore la Bibliothèque Mitterrand.

Pierre-Jean Rémy, de son vrai nom Jean-Pierre Angremy, est né le 21 mars 1937. Fils de petits-bourgeois auvergnats sans grandes relations, il est toujours parti du principe que le temps lui était compté pour réussir. Et de fait, jamais il n’en a perdu.
Etudiant à l’Institut d’études politiques de Paris de 1955 à 1958, il a ensuite préparé avec succès l’ENA tout en publiant son premier roman Et Gulliver mourut de sommeil (Julliard en 1962).
Son parcours exemplaire lui a ouvert les portes d’une belle carrière de diplomate, à Londres, Hongkong et Pékin. De 1990 à 1994, il devient même ambassadeur, délégué permanent de la France auprès de l’Unesco.

Les romans de cet écrivain infatigable et plusieurs fois distingué, puisent d’ailleurs leur décor dans les pays où il a séjourné en tant que diplomate. Il a reçu de nombreux prix: le Renaudot en 1971 pour Le sac du palais, le prix de la nouvelle de l’Académie en 1984 pour L’Orient-Expresse II, et en 1986, le Grand prix du roman pour Une ville immortelle.
Touche à tout, Pierre-Jean Rémy a également foulé les contrées du roman policier (Mémoires secrets pour servir à l’histoire de ce siècle, Gallimard, 1974), le récit érotique (Don Juan, Albin Michel, 1982), le roman épistolaire (Comédies italiennes, Flammarion, 1984), les notes de voyages (Villa Medicis: journal de Rome, Odile Jacob, 2008), les biographies, les mémoires, les poèmes… Tout, sauf le théâtre en somme. Mais ce passionné des planches y a remédié en sa qualité de critique théâtral pour l’hebdomadaire Le Point.
Pierre-Jean Rémy a également signé d’innombrables articles et occupé de grands postes: directeur de la Villa Medicis à Rome, de 1994 à 1997 ou encore président de la bibliothèque nationale jusqu’en 2002.

Pierre-Jean Rémy avait été élu à l’Académie française le 16 juin 1988 au fauteuil de Georges Dumézil.